Mémoires Intimes

Née en 1959 . D'origine amérindienne , ma grand-mère Maïlia était Mapuche . Issue de deux mondes, de deux cultures,  que tout semble opposer, le problème a été comment faire cohabiter ces deux cultures ?

Dans cette quête d'identité, ce besoin de dire, le choix d'une expression plastique s'est imposée comme une évidence et une nécessité.

Le travail sur la mémoire est pour moi un élément essentiel . Il m'a permis une re-construction .

Même si je revendique mes origines ( il m'a fallu du temps pour le faire ...) mon expression n'a pas pour but de dénoncer mais de réunifier, de tenter de créer une nouvelle mémoire .

Mémoires Intimes, c'est ainsi que j'ai intitulé mon travail.

Travail basé sur les signes et les symboles. C'est une réflexion sur la mémoire: mémoire collective et mémoire personnelle.

Les signes nous renvoient à un autre niveau de perception qui est celui du mental et de l'imaginaire.

Ces signes que l'on retrouve sur les toiles ou les bois polychromes montrent les traces les plus anciennes, les plus archaïques qui font partie de notre mémoire collective : ce que C.G Jung appelait les archétypes collectifs.

Ces signes archaïques sont souvent associés à des signes "modernes" ( écriture, chiffre....).

D'éléments hétérogènes ( signes appartenant à diverses cultures, civilisations ) on aboutit à un élément homogène, une nouvelle signification, qui est une nouvelle Mémoire.

De" mémoires plurielles" on parvient à une" mémoire singulière" : dans une recherche d'intemporalité.

J'essaie de montrer un univers sans âge, sans barrières culturelles, 

En conclusion,  représenter des signes ou des symboles n'est pas une affirmation mais une interrogation.

Au travers d'une recherche formelle il y a une recherche d'Intemporalité.

C'est un parcours initiatique à l'intérieur de l' Être.

Au travers des "traces humaines" il y a une recherche existentielle, une recherche de spiritualité, de Sacré.

La seule certitude que j'ai est l'exigence de chercher.


MEMORY

I was born in 1959. My roots are Ameridian. My grandmother was Mapuche . Born from two worlds, tow cultures that seemed to oppose, my issue was : how to make them coexit ?

I was in search of identity, I need to express myself and art was the obvious and necessary means to do so.

Working on memory has been a crucial element which has helped me start afresh . Even though I claim my ancestry ( and trust me, it took me some time to acknowledge it ) .

My work is not to denounce, it is to unite, to create a new memory .

The work presented is based on signs and symbols. It's a work on memory , collective mémory and personal memory.

The contents of the pictures are not what can be immediately seen ( even less what is subjective or personal ). They are cultural and archetypal . One must go back to the original meaning of the represented elements.

The signs and symbols refer to another level of perception which is mental and imaginary .Therefore they send us back to an archaic memory. What C.G. Jung calls " Collective arhetypes" .

Those" archaic" signs are often opposed to "modern" signs ( engraved text, figures ...)

There is also a work on time  : signs escape their own meaning go to ages, and lose their signifiance .

The painting is traited in succesive layers and mixed to " heterogeneous" signs , in order to show an ageless

univers.

From heterogeneous elements ( signs belonging to various societies and civilizations ) one will come to a homogeneous element : a new meaning .

From " plural memories" one reaches a singular memory which is a search for intemporality .

Representing signs is no assertion, but an interrogation . Through a formel search , there is a search for intemporality where sign-colour-volum answer one another.

It is an Initiatory course inside our being .

Through the human traces there is an existential , spiritual quest.

The only certainty I have is the requirement to search .